Roxane, volontaire chantier international : « Le plus dur n'est pas d'arriver, mais de repartir »

« Le plus dur n'est pas d'arriver, mais de repartir »

Je ne sais pas comment résumer ce chantier, ou ce tout petit bout d'existence. Tout simplement parce que c'est un bout de vie intensément vécu.

Un condensé de rencontres, de travail, de discussions, de rires, de moments banals, de solitude, d'actions (et peu de sommeil).

Si vous me lisez, pour avoir une idée de ce qu'est un chantier, dites-vous que de toute façon votre expérience sera singulière, vous appartiendra à vous et tous ceux que vous aurez côtoyé, et que vous ne l'oublierez jamais. Ce serait comme une bulle irréelle car on est tellement déconnectés du reste, comme un rêve hors du temps.

De mon expérience, que dire…? Dès le départ c'était surréaliste. J’étais dans un bus, où personne ne parlait anglais, et heureusement un russe était avec nous pour demander au bus de s'arrêter, sinon il serait simplement passé à toute vitesse. Nous sommes descendus littéralement au milieu de nulle part, des champs à perte de vue, une route de gravats qui semble ne jamais finir.

Je voyais les autres paniquer, cela me faisait sourire.

Une voiture rouge s'approcha, s'arrêta. Une sorte de viking ventru, cheveux blonds à moitié rasés, et à moitié avec une tresse, en quelque sorte. C'est chez lui que nous allions.

J’étais deux semaines dans un hameau, entourée de vaches, de pommiers, de myrtilles, de chèvres, d'un paysage plat, et bien sûr des bénévoles, camp leaders et locaux, que nous avons rencontré le soir.

Chaque jour, on se découvrait les uns les autres, pour le meilleur et pour le pire. Parler de mutations génétiques en faisant la cuisine, ou de déboires amoureux en coupant du bois, tout cela a pu créer des liens très précieux.

Le plus dur n'est pas d'arriver, mais de repartir d'un endroit qui est devenu la maison, quitter des personnes sans qui sur le coup on ne peut plus imaginer notre quotidien. Quand on revient dans notre quotidien et que l’on ne peut pas partager ce que l’on a vécu, c’est une sensation étrange. 

Puis la vie reprend, et dans un petit moment de tristesse, les souvenirs sont toujours là pour redonner le sourire :)

Focus Humanitaire

AVANT : en deux ou trois mots, quelle idée te faisais-tu de « l'humanitaire » avant de partir sur un premier chantier international ou mission de volontariat ?

Je mets mes deux réponses dans la même case. Pour moi l'humanitaire a une certaine consonance péjorative au sens où pour moi elle implique que certains pays viennent  "aider" d'autres, supposant qu'ils savent comment faire, ce qui me déplait assez.

Mais d'un autre côté, humanitaire, c'est apporter de l'humain. Or pour moi c'est la plus belle et importante chose à faire, mais il ne faut surtout pas attendre un projet de volontariat pour être humain :) Donc selon moi, le mot humanitaire n'est pas adéquat. Ce que j'ai fais n'est pas de l'humanitaire au sens employé aujourd'hui, mais cela l'était pourtant: nous avons vécu humainement, viscéralement au contact d'autres humains que nous n'aurions peut-être jamais croisé. En s'ouvrant les uns aux autres, nous avons été non pas seulement humains, mais vivants, ensemble, et heureux de l'être.

Un dernier mot ? Quelles remarques ferais-tu à Solidarités Jeunesses ? Et à l'association d'accueil ?

Merci beaucoup de m'avoir permis de vivre ça, de le permettre à beaucoup d'autres ! Merci pour tout le travail administratif, tout ce que cela représente. Je pense que nous sommes nombreux à vous remercier. J’ai pu vivre de très beaux moments.

Merci de m'avoir lu :)


 

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