Johanna, participante de la formation „Midilinks“ : "Une expérience très intense et émotionnelle"

La formation « MIDI-LINKS Training Empowering youth from a grassroots involvement” s’est déroulée du 18 au 24 septembre 2023 à Haïfa, une ville dans le nord de Palestine 48’. Palestine 48’, cela décrit la partition de la Palestine et l’exil de plus de 700 000 Palestiniens dans la guerre israélo-palestinienne en 1948, aussi appelé la « Nakba », signifiant catastrophe en arabe.


Il s’agit d’une formation organisée par SCI Catalunya et accueillie par Baladna Youth Association, une association de développement et de soutien de la jeunesse arabe défavorisée en Israël dans le but de la habiliter à faire face aux défis politiques et sociaux. Il n’y avait pas que SJ comme association d’envoi, mais aussi des participant.es de l’Italie, de la Serbie, de l’Autriche et de Catalunya. L’objectif du projet était surtout de comprendre le contexte socio-politique en Israël et l’implication concrète des réglementations et pratiques dans la vie de la communauté palestinienne en Israël.


Alors, qu’est-ce qu’on a fait concrètement ?


Mon expérience était surtout marquée par la rencontre de nombreuses personnes et l’échange personnel sur leur vécus en tant que Palestiniens en Israël. L’une de ces rencontres était lors d’une visite à Nazareth où on a fait la connaissance de deux jeunes femmes qui ont été activistes depuis qu’elles ont 12 ans, l’âge où elles ont compris qu’elles ne sont pas traitées de la même façon que les jeunes de leur âge. Qu’à l’école, on ne leur apprend rien sur l’histoire de la Palestine et l’expulsion de leurs familles de leur pays de naissance.


Une autre expérience intensive, grâce à laquelle j’ai beaucoup plus compris sur les questions légales et les lois concrètes renforçant une propre discrimination institutionnalisée vis-à-vis la population arabe, c’était une visite d’un cabinet d’avocats à Haifa. Le cabinet est engagé dans la lutte pour les droits de la minorité arabe et s’appelle « Adalah – The Legal Center for Arab Minority Rights in Israel ». Il travaille sur de nombreux cas concernant les droits palestiniens, avec, selon leurs propres mots, plus au moins de succès. Contrairement à cette autoévaluation un peu décourageante, j’ai trouvé personnellement leur travail extrêmement impressionnant. L’un de leur succès, par exemple, c’est l’ouverture d’une école secondaire dans un village bédouin non-reconnu, Al-Zarnouq. Avant l’ouverture de cette école, les 300 étudiant.es ont dû voyager jusqu’au 90 kilomètres afin d’aller à l’école. Un obstacle qui a contribué aux faibles niveaux de réussite scolaire et aux taux d'abandon scolaire élevés, en particulier chez les filles.


En effet, on a eu la chance de pouvoir visiter un tel village non-reconnu dans le sud du pays, Naqab, une région dans le désert. On a eu rendez-vous avec un délégué du village. Un village non-reconnu par l'État israélien, ça veut dire que les personnes sont contraintes à vivre sous des conditions précaires : pas de service public, donc pas d’électricité, ni d’approvisionnement en eau ou le droit de vote. Il s’agissait d’un village de plus de 5000 habitant.es…


Cette formation était pour moi une expérience très intense et émotionnelle, que ce soit quant à la dynamique du groupe ou les impressions de la réalité des personnes qu’on a rencontrées. Grâce à un groupe très motivé et empathique, on a bien réussi à nous soutenir face à des témoignages des discriminations et violences institutionnelles et sociétales.   


Je me rappelle les évolutions qu’on a eu tous les 2 jours au sein de notre groupe : à chaque fois des émotions comme la colère mais aussi un sentiment d’impuissance vis-à-vis de cette situation embrouillée ressortaient. Donc, des émotions qui ne sont pas faciles à vivre mais qui décrivent une réalité d’un conflit qui est tellement complexe que souvent on a tendance à oublier des destins individuels.


Pour autant, il est vrai que toutes nos impressions sont du point de vue des Palestiniens. Le but de la formation n’était explicitement pas un image équilibré mais plutôt la possibilité de rencontrer des personnes concernées sur place et d’entendre leurs histoires personnelles et subjectives. 


Inutile de dire que depuis le 7 octobre, avec le début d’une nouvelle guerre, tout semble encore plus insoluble et le conflit ne ressemble plus du tout à la situation qu’on a retrouvée lors de notre formation fin septembre.

Johanna, participante de la formation „Midilinks“  en Palestine 

J'ai réalisé que tout le monde pouvait danser les danses turques....
Mustafa, volontaire en Service Civique : "J'ai réalisé que tout le monde pouvait danser les danses turques"
Lire le témoignage   
Je voulais faire l'expérience de partir seule pour découvrir au maximum les autres cultures et développer mon indépendance....
Philippine, volontaire sur un chantier international : "Faire face à des situations improbables en gardant la joie de vivre"
Lire le témoignage   
Au fur et à mesure des mois, je pris mes aises pour cette nouvelle vie calme et quelque peu isolée. J’ai pu avoir suffisamment de temps pour m’a...
Raphaël, volontaire CES long-terme : "La suite de cette aventure s’annonce que meilleure"
Lire le témoignage