Inna, volontaire sur un chantier CES : "mon expérience de volontariat qui est sûrement l'un des meilleurs souvenirs de 2023 pour moi !"

Hello !
Je m'appelle Inna, j'ai 21 ans et je suis l'un des bénévoles partis en 2023 à un chantier international avec SJ. Aujourd'hui j'ai très envie de partager avec vous mon expérience de volontariat qui est sûrement l'un des meilleurs souvenirs de 2023 pour moi !

C'était quoi mon chantier ?

Allez, on commence par des choses ennuyeuses mais c'est bien quand même d'avoir un peu de contexte ;)
Je suis partie pour deux semaines à Hambourg, au nord de l’Allemagne pour un chantier lié à la protection de l'environnement. Concrètement, on était 16 jeunes de partout du monde de 16 à 25 ans avec 2 animateurs à aller tous les jours de la semaine dans des parcs et réserves naturelles de Hambourg. Nos missions étaient hyper variées : un jour on peignait des bancs, l'autre on ramassait de mauvaises herbes (tout en mangeant des myrtilles sauvages qui étaient trop booons !). On a vraiment appris à utiliser tous les outils du jardinage : un faux, une serpette, une fourche etc (et les prononcer en allemand…). Le dernier jour on a ramassé les déchets dans le canal traversant toute la ville … en kayak ! On a même été filmés ce jour-là pour une chaîne locale ;)

On était logés dans une grande maison de jeunesse très stylée : on avait trois étages, une cuisine équipée mieux que dans n’importe quel restaurant, accès à la console et au billiard… On dormait sur des matelas gonflables dans des chambres de 3 à 5 personnes.

C’était quoi notre journée type ?

On se levait vers 8h et prenait le petit-déj (on se régalait bien d’ailleurs) tout en préparant notre lunch à emporter. A 9h pile (attention, les Allemands n’aiment pas qu’on soit en retard et ce n’est pas un cliché) on partait à vélo (chacun a eu son vélo loué pour nous pour la durée du chantier) au lieu du travail (parfois le trajet nous prenait une quarantaine de minutes, c’était sportif). On travaillait jusqu’à 11h30 environ, on prenait une pause déjeuner et puis soit on rentrait soit on continuait le travail jusqu’16h environ. 

La question que vous vous posez est probablement pourquoi on rentrait avant certains jours. Et bah c’est très simple : il pleuvait. Trop fort d’ailleurs. On a tous été prévenus à ce sujet que les pluies étaient bien fréquentes dans cette partie de l’Allemagne, du coup on a tous amené des vêtements imperméables. Mais autant vous dire qu’il pleuvait fort, ces vêtements étaient parfois incapables de nous protéger à 100% et on rentrait tous trempés. Mais c’était drôle (sincèrement).

Et c’était comment la bouffe ?

Oh mais qu’est-ce que j’ai bien mangé pendant ces deux semaines ! La seule raison pour laquelle je n’ai pas pris de poids c’est qu’on avait un travail physique et on y allait à vélo. On avait fait un planning pour que chaque jour il y ait une équipe qui s’occupe des tâches cuisinières. Concrètement, elle faisait les courses et puis préparait un goûter et un dîner. Et la première semaine nous avons décidé de cuisiner les plats de nos pays. On a mangé turc, russe, arménien, italien, français, espagnol, mexicain et allemand, bien sûr. Je me souviens je me suis proposée d’aider une équipe franco-italienne et heureusement j’étais là : à un moment donné un Français a commencé à donner des conseils à une fille d’Italie comment faire le béchamel… J’ai
pensé qu’on allait déclarer une guerre franco-italienne à ce moment ! Mais bon, je rigole ça s’est bien passé ;) En plus, un jour nos maîtres du chantier ont voulu nous remercier et nous ont invité à un barbecue ! On y a découvert « das Stockbrot » : pain sur un bâton que les Allemands font cuire au feu tout en chantant à la guitare.

Bref, on se régalait tous les jours : c’était très délicieux ! En plus, les Espagnols nous ont appris à mettre de la musique en cuisinant, c’était incroyable et maintenant je n’arrive plus à cuisiner sans mon enceinte !

Et vous avez fait que travailler ?

Les soirs si on avait le temps (et s’il ne pleuvait pas très fort…) on allait dans le centre-ville visiter des curiosités de la ville, sinon on se posait avec une bière (l’avantage d’aller en Allemagne est que la bière y est vraiment mais vraiment pas chère) et on discutait. Parfois il nous arrivait faire des trucs fous : une fois on est partis à 22h voir une épicerie devenue très populaire en Allemagne après un documentaire, l’autre fois on a regardé une série de télé-réalité très « cringe » sur un grand projecteur tous ensemble. Le week-end on a assisté à un immense LGBT+ parade et la nuit un groupe de nous est parti dans l’une des meilleurs boîtes techno de Hambourg. On a ensuite enchaîné sans dormir en partant dimanche matin voir la mer Baltique (bon, on n’était pas très en forme pour nager mais on a très bien dormi sur la plage).

Pourquoi l’Allemagne et pourquoi ce chantier ?

Je voulais partir spécifiquement en Allemagne parce que ce pays m’attirait depuis longtemps : j’avais vécu trois ans à Strasbourg qui est à la frontière avec l’Allemagne, j’avais un peu voyagé en Allemagne, j’ai même obtenu le niveau B1 en langue. Mais leur mentalité restait pour moi une énigme : je n’arrivais pas à comprendre complètement leur culture. Et même si deux semaines c’est pas beaucoup pour comprendre énormément de choses, ça m’a quand même aidée à apprendre davantage sur leur mode de vie et façon de penser.

Et quant au choix du chantier, je voulais avoir un contact avec la nature tout en ayant l’occasion de pouvoir découvrir une grande ville : ce chantier était du coup une parfaite combinaison.

Est-ce que j’avais peur de partir ?

En vrai, pas du tout. Je dirais que j’ai un peu l’habitude de partir loin : à 18 ans j’avais déménagé de Russie en France et pendant ma vie en France j’avais énormément voyagé. Du coup, partir en Allemagne qui est d’ailleurs un pays proche géographiquement et très sécurisé ne me faisait pas peur du tout. La seule chose dont j’avais « peur » c’était de me tremper sous la pluie mais je me suis bien préparée ! Les Allemands dissent d’ailleurs à ce sujet : there is no bad weather, there are only bad clothes.

Moments durs ?

Il y avait un moment un peu tendu lors du chantier : un bénévole a blessé un autre avec un faux (sans faire exprès, bien sûr). Il a été hospitalisé pour un jour et ce n’était pas très grave finalement. Mais la personne qui avait blessé a vraiment eu un coup de dépression, elle se sentait coupable alors que ce n’était pas du tout sa faute. On a tous essayé de faire preuve d’empathie envers elle, de se montrer solidaire et encore plus soudé et ça l’a beaucoup aidée.

Le souvenir le plus marquant

Il y en a plein, en vrai. Peut-être le moment où on a eu une discussion entre les Allemands, les Russes et les Arméniens sur nos cultures : j’ai réalisé à quel point l’impact de l’Union Soviétique était énorme sur les pays qui en faisaient partie à l’époque, qu’en Russie on ne sait absolument rien sur les cultures de ces pays et les questions problématiques de l’identité nationale. Cela m’a donné beaucoup de matière à réfléchir.

Et de façon générale, je dirais que toutes nos conversations sur les cultures et les expériences à l’étranger m’ont profondément marquée.

Qu’est-ce que j’ai appris grâce au chantier ?

Comme je l’ai déjà évoqué, j’ai appris pas mal de choses sur les cultures dont venaient les gens du chantier et sur les Allemands en particulier. Par exemple, la notion du temps n’est pas du tout la même pour les Mexicains que pour les Turcs et ce sont des choses qui sont juste différentes et il est important d’essayer de toujours comprendre ces différences avant d’émettre des opinions et de tirer des conclusions.

J’ai également découvert que je pouvais être une « âme » du groupe : il m’arrivait de proposer des choses et d’être soutenue, de faire sourire grâce à mes blagues constantes et mes danses sous la musique dans la cuisine. Je me suis sentie à ma place et appréciée et ça m’a beaucoup aidée à prendre de la confiance en moi pour la suite.

Qu’est-ce que je garde de ce chantier et qu’est-ce que j’ai envie de faire par la suite
?
Les gens, bien évidemment. Je sais que si je vais en Turquie demain, je vais appeler mon pote d’Istanbul dont j’ai fait connaissance au chantier et il me donnerait toutes les recommandations et pourrait même me faire une visite guidée ! Même si on ne maintient pas forcément un contact constant, je sais qu’il n’y aurait aucun souci pour ça.

Et ce chantier m’a également inspirée à partir plus loin, dans un pays dont je ne connais absolument rien. C’est challengeant mais c’est fou quel impact ça a sur notre personnalité et notre vision des choses.

Conseil à ceux qui vont bientôt partir ?

Oubliez l’inquiétude, vous trouverez toujours une solution, kiffez votre expérience et essayez de tirer le maximum sur place : parlez aux gens, visitez des endroits, mangez, soyez curieux et oubliez un peu votre vie habituelle autant que possible pour faire de cette expérience une vraie immersion !

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