Kevin, volontaire long terme CES : "J'ai le sentiment de participer à quelque chose d’important et qui a du sens"

Après avoir fini mes études, la logique aurait voulu que je commence à chercher un travail; n’ayant pas cette envie et souhaitant avoir une expérience basée sur le travail en communauté je commence à me renseigner sur les différentes opportunités et fini par découvrir le programme Corps Européen Solidaire dont je n’avais jamais entendu parler avant… Le Portugal est une destination qui m’attire particulièrement, notamment car j’ai effectué mon échange universitaire au Brésil où j’y ai appris le portugais et qu’après mon retour j’avais en tête d’obtenir une expérience au Portugal pour continuer mon apprentissage et améliorer ma connaissance de la langue. Le contexte particulier lié à la pandémie lors de ma dernière année d’étude et les différents confinements m’ont amené à vouloir sortir de la ville pour aller vivre en milieu rural pour une certaine période. Ce sont donc ces différentes envies qui m’ont conduit à effectuer ce volontariat d’un an dans le petit village de Santa Clara-a-Velha en pleine campagne portugaise.

Le village est très petit et sa population est estimée à 1000 habitants bien que j’ai l’impression qu’elle est 5 fois moins nombreuse; ce qui peut s’expliquer par le fait que beaucoup de maisons ici sont des maisons de vacances et ne sont donc pour la plupart du temps pas occupées. Le village est toutefois pittoresque et profite de la rivière avec un espace dédié ainsi qu’un chemin de randonnée permettant d’accéder au lac créé par le barrage et qui est probablement la principale attraction touristique des environs.

À mon arrivée, le mentor de l’association me fait visiter les alentours et m’explique un peu le contexte dans lequel évolue le projet. La région connaît une forte décroissance de sa population depuis quelques années dû notamment au manque d’opportunités pour les jeunes et c’est dans ce cadre que l’association a vu le jour, dans le but donc de combattre cette désertification en facilitant la création de projets sur une base collaborative et prenant en compte les enjeux environnementaux propres à cette région. Très vite, il nous explique que bien que nous soyons volontaires sous sa responsabilité de mentor, il ne souhaite pas de hiérarchie entre nous et nous invite souvent lors de sorties le week-end avec sa famille ou ses amis. Tous très sympathiques et accueillants, et bien que ce soit ma première expérience en tant que volontaire, je suis vite mis à l’aise dans un environnement qui est pourtant nouveau pour moi (ayant toujours vécu en ville).

Le projet accueillant 2 volontaires, je suis avec un autre français au 2ème étage d’une maison avec une entrée indépendante dont le 1er étage n’est occupé que rarement et ponctuellement par les propriétaires. La colocation se passe très bien étant donné que nous avons des intérêts communs notamment la cuisine et la musique et que nous partageons tous deux la conviction et la volonté de travailler de manière plus locale, en étroite relation avec la population et en utilisant les ressources locales tout en ayant une approche visant à protéger voir aider à la régénération des écosystèmes environnants. L’association Project EARTH et le volontariat font partie d’un programme du nom de Regenerar Odemira et qui regroupe d’autres associations de la municipalité d’Odemira ainsi que les projets CES associés. Le consortium de ce programme est constitué des associations GAIA Alentejo, Rota Vicentina et Project EARTH qui est en partenariat avec Zut; le programme regroupe lui 3 projets de volontariats accueillant 2 volontaires chacun. A cette occasion, des rassemblements sont également organisés dans chacun des villages dans lesquels se trouvent ces projets pour regrouper les volontaires pendant 2 jours afin de leur donner la possibilité de présenter leurs missions/objectifs respectifs et de leur permettre de créer des liens.

Le programme du nom de Regenerar Odemira dont l’association hôte fait partie, a pour but de rendre la région attractive pour attirer une population plus jeune tout en ayant une approche visant à valoriser les ressources locales et à régénérer l’écosystème environnant. Elle est assez petite, du moins pour les personnes présentes à Santa Clara-a-Velha (les autres étant pour la plupart à Lisbonne) mais les membres sont très sympathiques et accueillants, comme le reste de la population d’ailleurs. On travaille toutefois en étroite relation avec la communauté locale (généralement étrangère, même si certains vivent au Portugal depuis des années) qui est très motivée pour redynamiser une région qui connaît une certaine désertification dû notamment au manque d’opportunités pour les jeunes (travail, activités…). A cela s’ajoute un problème de gestion de l’eau dont la distribution dans la région est très inégale à cause de la consommation élevée de fermes agricoles intensives implantées d’autant plus dans des parcs naturels; cumulé au manque de pluie dû au changement climatique, la question de l’eau et son accessibilité est donc très importante dans la région.

C’est un environnement plein d’opportunités/de possibilités qui se présente à nous et cela se ressent dans nos activités puisqu’on a l’occasion de travailler dans différents domaines qui ont, pour la plupart, toutes un point commun : la co-création ou la volonté d’impliquer la population locale le plus possible. Les missions, très variées donc, nous ont permis d’avoir une expérience pratique sur la création d’un potager et d’un compost à l’aide seulement de matériaux environnants mais également des compétences plus sociales avec l’organisation de différents évènements comme celle d’un marché local dont le principe est de mettre en valeur les traditions et créations locales et qui prendra place de manière itinérante entre les villages voisins (Sabóia et Luzianes) et celui de Santa Clara. J’ai personnellement commencé une série de photos argentiques sur le village en photographiant des moments de vie, des paysages et j’ai eu la chance et l’occasion de faire une petite exposition de photos lors du marché qui a pris place à Santa Clara-a-Velha.

Concernant les missions, au début, nous avons commencé par la création et mise en place d’un potager à l’aide de matériau disponibles sur le site (planches, rondins de bois, bambous); on a aussi été impliqué dans l’organisation d’une manifestation pour apporter de la lumière sur le problème lié à la gestion de l’eau dans la région. Manifestation qui a par ailleurs vu la présence de quelques journalistes et suite à laquelle un court film a été projeté dans un village voisin, créant par la même occasion une opportunité pour rassembler la communauté et de créer des relations entre les différents participants. En relation avec cette manifestation, nous avons organisé un festival gratuit d’une journée au cours de laquelle une vingtaine de musiciens ont rempli une programmation s’étendant de la matinée à la soirée dont le thème était de “célébrer l’eau”; ce festival s’est passé la veille des élections locales et avait donc aussi pour but de rappeler à la population l’importance de la protection de l’environnement. » 

 

Kevin, 27 ans, volontaire du Corps européen de Solidarité long terme au Portugal
 

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