Durant l’été 2023, Yuranis MONTERO, originaire de Colombie, a pu venir participer à deux chantiers de SJ en France (SJ12 et SJ16) grâce au soutien financier du FIS. Elle a été envoyée par l’association colombienne WeCollab partenaire de SJ. Le premier était dans les montagnes près de Nice et le deuxième près de Marseille. Durant ce mois de volontariats, elle a pu rencontrer d’autres volontaires venant d’autres pays comme le Danemark, l’Espagne, la Corée du Sud, la France etc.
Traduit de l'espagnol
« Parler avec eux/elles, apprendre à les connaitre… cela m’a changé. D’habitude je suis plutôt à rester avec les gens que je connais. Ici pourtant avec les personnes du chantier je me découvre super sociable, je danse, je suis super contente, on se confie « moi je danse comme-ci, comme ça dans mon pays »… nous partageons beaucoup. Je sens qu’ici j’ai connu une version de moi que je ne connaissais pas. Avant je me sentais plus timide. Faire un chantier pour moi ça m’a aidé à me découvrir, ou me redécouvrir.
Un autre point super important d’être dans un pays totalement différent, parlant une langue différente à la tienne, c’est cela te fait premièrement croire en toi et deuxièmement dans tes capacités car tu te rends compte que tu peux faire des choses seules. Par exemple moi, je n’aurais pas imaginé pouvoir faire certaines choses seules avant de venir ici, au minium je demandais conseils. Ici je devais prendre mes propres décisions car je ne pouvais pas parler à mes proches, je n’avais tout simplement pas internet.
La barrière de la langue, ça c’était un peu dur. J’étais un peu paralysée quand il fallait parler anglais au début. J’arrivais à comprendre ce que l’on me disait la plupart du temps mais pas vraiment à parler, ou du moins de manière fluide… cela me demandait beaucoup d’énergie ! Mais ce qui est bien c’est qu’ici j’étais un peu obligée de parler anglais pour me faire comprendre donc cela m’a forcée à améliorer ce point. Rien que pour ça, je dirais que l’expérience en valait la peine.
Le premier volontariat que j’ai fait ici c’était de la construction. On n’a pas travaillé tant que ça, c’était équilibré. On a majoritairement fait des clôtures pour rendre plus sécurisé le chemin des randonneur.euses de montagne. Ce qui nous a fatigués c’est le fait qu’il faille gravir la montagne puis la descendre, deux fois par jour, pour revenir au refuge. C’est un chemin qui monte et qui descend beaucoup, c’est ce qui est le plus énergivore. Le reste était facile.
Autre chose, c’est qu’ici l’association d’accueil est très bien, toujours très à l’écoute des besoins, elle s’occupe bien de nous, elle prend même en charge jusqu’aux activités récréatives de groupe !
Ce volontariat m’a rendu assez pensive sur nos manières de vivre. Je me dis qu’il nous faut plus valoriser ce que nous avons ou avons eu, car en parlant aux autres qui venaient de pays bien différents, je me suis demandé si l’on ne se plaignait pas un peu trop. Par ailleurs, le paysage est incroyablement beau. Je trouve que c’est un grand privilège de pouvoir être ici par ce que tout le monde n’a pas la possibilité de pouvoir le faire.
Au niveau de la nourriture, on s’est organisé en se répartissant qui fait à manger quand et on a fait une liste d’ingrédients. C’est un peu fou car il n’y a pas certains ingrédients de mon pays ici, et vice-versa. Par exemple chez nous on a des bananes vertes et eux ils ont plein de formages différents. On va faire un mélange de plein de plats de nos différents pays, c’est super intéressant. »