Nina, volontaire moyen/long terme à Madagascar : "me réveiller face à ces montagnes majestueuses était tout simplement époustouflant !"

Pourquoi as-tu choisi ce type de volontariat moyen/long terme de quelques mois plutôt qu'un chantier court-terme ? 

“Je souhaitais partir à la découverte d’un pays lointain, plonger dans une culture différente de la mienne. Pour vivre une expérience authentique et m'immerger pleinement dans cet environnement si éloigné de mon quotidien, il me paraissait essentiel d’y rester un certain temps. Cela me permettrait de mieux comprendre cette nouvelle réalité et de m’en imprégner pleinement. ”

Comment trouves-tu le contact avec la structure locale d'accueil ?

"Toutes les personnes sur place étaient formidables ! J'ai été très bien accueillie par l'association, et l'organisation était impeccable pour que mon arrivée se déroule sans problème.

À mon arrivée à l'aéroport, j'ai dû passer la nuit dans une auberge avant de rejoindre l'association, située à 5 heures de route dans une autre ville. Cette situation m'angoissait un peu, d'autant plus que je savais que je n'aurais pas de réseau. Cependant, Haja, la directrice de l'association, avait parfaitement organisé mon accueil. Elle s'était arrangée avec l'auberge pour qu'une personne vienne me chercher à l'aéroport et me conduise le lendemain à la gare routière. Tout a été orchestré de manière que je me sente en sécurité et bien encadrée, sans jamais être laissée à moi-même.

Les jeunes travaillant sur place étaient également fantastiques et très ouverts. J'ai passé d'excellentes journées et soirées en leur compagnie ! "

Selon toi, le travail avait-il un impact direct sur la vie de la population locale ?

"J'ai adoré travailler au sein d'une petite ONG/association, car contrairement à une grande organisation, j'ai pu voir de près l'impact direct qu'elle avait sur la vie de la population locale. L'association se concentre beaucoup sur les enfants du quartier d'Antsirabe où elle est implantée, et après un peu plus de trois semaines sur place, j'ai pu observer concrètement ses effets au quotidien.

Étant partie en août, pendant les grandes vacances, j'ai vu à quel point l'association jouait un rôle crucial. Au lieu de passer leurs journées dehors sans supervision, les enfants, dont les parents ne pouvaient pas toujours s'occuper, avaient la possibilité de venir à la bibliothèque de l'association. Là, ils pouvaient lire ou participer à des activités ludiques et éducatives que nous animions, pour les préparer à la rentrée. La bibliothèque était un véritable point de rassemblement pour ces enfants, qui n'ont pas un accès direct à la culture et à l'éducation.

Un autre projet super de l'association est le bibliobus, réalisé en partenariat avec une association française, Maddakar. Il s'agit d'un bus transformé en bibliothèque, qui se déplace dans différents quartiers d'Antsirabe au cours de la semaine, offrant ainsi à de nombreux autres enfants l'accès aux livres et à des animations.

Les projets de SPV Felana sont tous formidables, et ce qui m'impressionne encore plus, c'est qu'ils en ont beaucoup d'autres en tête ! Je suis vraiment admirative du dynamisme de Haja et Luc, les fondateurs, ainsi que de toute l'équipe, particulièrement les jeunes sur place.

L'un des autres impacts majeurs de l'association est l'emploi qu'elle génère. Elle permet à de nombreuses personnes de travailler, et tous forment une grande famille dans laquelle je me suis sentie merveilleusement bien accueillie. "

Peux-tu nous en dire plus sur tes compétences acquises ? Quelles autres compétences as-tu pu acquérir ?

" Au cours des missions, j'ai gagné en aisance avec les enfants et appris à m'adapter, surtout lorsqu'ils n'étaient pas toujours réceptifs. Beaucoup ne parlaient pas bien français, ce qui représentait un défi constant en matière de communication. J'ai dû faire face à la barrière de la langue, que je ne connaissais pas du tout, ainsi qu'à des codes sociaux différents.

Cette expérience m'a également permis de développer davantage d'autonomie. Sur place, chaque personne avait déjà une tâche bien définie, puisque c'est leur travail au quotidien, et j'ai dû trouver comment me rendre utile sans gêner les autres. Cela m'a poussée à prendre plus d'initiatives. J'ai aussi appris des compétences pratiques, comme planter des plantes et m'occuper d'un jardin.

En plus de ces expériences, j'ai évidemment acquis quelques notions de malgache, qui pourront toujours m'être utiles, d'autant que de nombreux Malgaches vivent en Europe ! "

Pourrais-tu décrire quelques expériences ou anecdotes que tu as vécu pendant le projet ? 

"Ce qui était toujours plaisant, c'était d'accompagner le bibliobus dans les différents quartiers d'Antsirabe. Le trajet en lui-même était une aventure : il y avait toujours un peu de route à parcourir, et traverser la ville dans ce vieux camion, où nous étions assis de façon improvisée à l'arrière, nous offrait une manière différente de découvrir la ville.

Un autre aspect vraiment génial était de créer des liens avec les enfants. Avec le temps, on finit par retenir les prénoms de chacun. Même si la barrière de la langue était présente, puisque beaucoup d'enfants ne parlaient pas bien français, nous parvenions à communiquer et à jouer autrement. Les jeunes qui travaillent à l'association regorgent d'idées de jeux, et cela nous permettait de partager des moments de rire tous ensemble. Les enfants nous faisaient même découvrir des jeux malgaches que nous ne connaissions pas, ce qui créait une ambiance vraiment joyeuse. Ils avaient soif de s'amuser tout en apprenant le français.

L'une des expériences les plus incroyables que j'ai eu la chance de vivre a été d'assister aux festivités des exhumations, une tradition profondément ancrée à Madagascar. Cette coutume consiste à exhumer les dépouilles des proches pour les envelopper dans de nouveaux linceuls, lors de célébrations familiales.

Pendant mon séjour, la famille de Haja, la directrice de l'association, organisait l'exhumation de son père, et ils ont eu la gentillesse de nous inviter, moi et une autre bénévole, à participer aux festivités de la veille. Nous sommes donc allées dans le village familial de Haja, où nous avons partagé un moment exceptionnel avec sa famille et ses amis. C'était une expérience inoubliable, très ancrée dans la culture locale, et tellement différente de ce que nous connaissons chez nous, où la mort n'est pas célébrée de cette manière. Cela a été un moment exceptionnel et unique."

As-tu pu t'imprégner de la culture locale ? Raconte-nous tes impressions !

"Je n'ai absolument pas vécu un voyage touristique classique, et c'est exactement ce que je recherchais !

Mon objectif était de découvrir un pays autrement, sans être une simple touriste, et de m'immerger dans une culture totalement différente de la mienne. Et j'ai été comblée ! Le fait d'être au sein de l'association, de partager le quotidien avec des Malgaches, et surtout avec des jeunes de mon âge, m'a permis de découvrir le "vrai" Madagascar. Ce qui m'a particulièrement marqué, c'est de passer du temps avec ces jeunes. Malgré nos environnements très différents, nous partagions les mêmes joies et défis propres à notre âge. Cette proximité a rendu l'expérience encore plus enrichissante. Au final, nous étions tous pareils, et j'ai adoré avoir un aperçu, même petit, de leur quotidien. 

Je n'ai peut-être pas vu les eaux turquoise, les baleines, ou les paysages de cartes postales, mais je suis heureuse d'avoir échappé à l'image d'un Madagascar "Instagram". J'ai découvert la vie réelle, celle qui est souvent bien plus fascinante.

Et chaque matin, me réveiller face à ces montagnes majestueuses était tout simplement époustouflant ! "

Enfin, en 3 mots, comment décrirais-tu ton expérience ?

“Humaine / enrichissante / joyeuse”

Nina, 21 ans, volontaire moyen/long terme à Madagascar

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