Valence, le 21 février 2025 : Peut-être que c’est ici quand j’ai commencé à vivre la vie que je voulais, ce jour-là, j’ai reçu le mail qui a marqué le destin de mon été et, sans le savoir, le chemin vers le futur que j'avais toujours rêvé.
Après plusieurs étés à travailler pour des bureaux d'avocats sérieux, où l’humanité brillait par son absence, j’ai décidé de chercher une alternative, un projet qui en valait la peine, et c’est là que j’ai rencontré Solidarités Jeunesses. Parmi les projets qu’on m’a proposés, c’est le projet du Grand Est qui a captivé depuis la première fois mon attention. Peut-être que c’est l’emplacement qui m’a conquise… une partie de moi est encore dans la Vallée de la Bruche, entre ses forêts et ses habitants.
Je me souviens avoir pensé à ce que ce serait de faire un volontariat de courte durée et, honnêtement, au début, ça m’intéressait peu parce que je n’avais aucune référence, seulement une intuition et l’envie de contribuer un peu à améliorer le monde et la communauté où nous vivons.
Après une recherche plus approfondie, j’ai commencé à connaître les valeurs de l’association, mais je ne savais pas que ça allait être bien plus, que ça allait devenir une partie de moi pour toujours. Peut être que le traitement fantastique que j’ai reçu de la part de l’association dès le premier instant a encouragé mon désir d’en découvrir davantage. Les réunions avant mon voyage ont allumé l’envie de vivre cette expérience le plus vite possible.
Le 1er juillet 2025 est arrivé, je me souviens de ce matin froid malgré plus de 30 degrés. J’étais trop nerveuse mais l’envie était plus forte. Je suis montée dans ce bus pour l’aéroport de Barcelone avec une valise pleine que j’ai confondue avec mon foyer sans savoir que ma maison m’attendait à l’atterrissage.
La première semaine de mon volontariat, je l’ai passée avec l’équipe de Solidarités Jeunesses, j’ai constaté de première main la bonne relation qu’il y avait entre eux, ce qui m’a fait voir que les choses seraient très faciles avec eux. C’était une expérience étrange, je vivais dans une maison immense avec des gens que je ne connaissais pas encore mais que, curieusement, je sentais très proches.
Le 5 juillet 2025, j’ai rencontré pour la première fois ma camarade, ma confidente, ma meilleure amie : Kate. Elle et moi avons été le duo galactique de l’été, sans elle, cela n’aurait pas été pareil. Nous étions la colonne vertébrale de la logistique des quatre projets de l’été et on a contribué aux activités des facilitators/animateurs ainsi qu’aux propositions d’activités. Nous avons encouragé la participation du village aux dîners internationaux en réalisant des affiches d’invitation, nous avons accompagné les participants aux différentes activités et nous nous sommes occupés de gérer les provisions alimentaires et autres affaires de la maison.
Au-delà de la partie la plus routinière ou de l’organisation de base pour le bon déroulement des quatre projets, ce volontariat m’a permis de me retrouver, de franchir toute barrière linguistique ou personnelle et de créer des liens avec des personnes que je n’aurais jamais rencontrées sans Solidarités Jeunesses.
En plus, comme volontaires, nous avions un rôle un peu particulier parce que nous n’étions pas des participants mais nous ne faisions non plus partie de l’équipe d’animation. Nous étions une figure hybride, un pont entre les animatrices et les participants. Au début, c’était difficile de trouver notre place mais au final c’était vraiment incroyable parce que cela nous a permis de voir l’expérience depuis deux perspectives. Nous avons compris l’organisation et la logistique, mais aussi vécu la partie plus humaine et spontanée du groupe. Cette double vision nous a beaucoup appris et nous a aidées à comprendre comment un projet peut vraiment fonctionner.
Avec le premier projet d’échange de jeunes « Food for Change », j’ai découvert que je gérais très mal mon alimentation , j’ai appris à gérer mes compétences culinaires et j’ai rencontré des participants merveilleux qui ont construit, un par un, l’essence de l’association. Il était compliqué de s’adapter à de nouvelles façons de comprendre la vie puisque nous venions tous de milieux très différents, mais ensemble nous avons trouvé un point commun : le respect et la solidarité au-dessus de tout.
Avec le deuxième projet, workcamp « Reconstruire ensemble le Château de Salm », j’ai compris que les choses ne sont pas ce qu’elles semblent et que tous les problèmes résident majoritairement dans notre tête et qu’ils ne voient jamais réellement la lumière dans la vie réelle. Je dis cela car l’idée d’un workcamp me faisait peur, je ne voulais pas participer activement à la reconstruction du château, mais il a été très facile de le faire savoir à la coordinatrice qui, avec beaucoup de gentillesse, m’a encouragée à essayer et, honnêtement, je lui serai éternellement reconnaissante. Ce fut mon expérience préférée de l’été. Le groupe de jeunes qui a participé à ce projet m’accompagnera pour toujours, ils m’ont fait vivre les quinze meilleurs jours de toute mon année. Je pense que c’est ici que j’ai vu parfaitement les valeurs de Solidarités Jeunesses et le type de personnes qui les rendent possibles.
Le troisième projet fut un échange de jeunes « Revive Wardrobe » et bien que c’était, je crois, le plus compliqué en groupe, il était très facile de travailler avec le facilitator/animateur. Ma camarade et moi avons affronté le plus grand problème : élaborer des menus pour 40 personnes en calculant les quantités. Je dois reconnaître que c’était un chaos total mais nous n’avons jamais été seules car toute l’équipe de Solidarités Jeunesses (coordinatrice, facilitator et animateur) s’est mise au travail et finalement nous avons pu préparer les menus de toute la semaine, un excellent travail d’équipe.
Le quatrième et dernier projet était un échange de jeunes « Fork and Future » qui, personnellement, n’aurait pas été le même sans la facilitator. Elle a été le moteur du projet et nous a beaucoup encouragées à participer. J’avais une sensation douce-amère car la fin d’un grand été approchait et au début le groupe ne prenait pas forme, mais la préparation du repas international par groupes a fait que nous nous sommes beaucoup plus connectés entre nous et avons mis en commun la volonté de bien gérer le projet.
En regardant cela d’un point de vue beaucoup plus éloigné (trois mois se sont déjà passés), je crois que participer à ce volontariat m’a permis d’être là où je suis aujourd’hui. J’ai acquis des compétences sociales que je n’aurais pu apprendre autrement. J’ai forgé mes valeurs à travers un apprentissage issu de l’éducation informelle, et j’ai vécu la cohabitation comme un engagement envers une société plus juste, inclusive et durable. Sur ce chemin, j’ai découvert que l’interculturalité n’est pas seulement diversité : c’est la force qui nous unit et le pacte qui nous pousse à construire un futur commun.
En regardant en arrière, je comprends que la personne qui est arrivée à Fouday ce 1er juillet n’existe plus. Cette version de moi, incertaine, expectante et un peu craintive, serait fière de la femme que je suis devenue grâce à cette expérience. Solidarités Jeunesses ne m’a pas seulement offert un été inoubliable : elle m’a appris à voir le monde autrement, à faire confiance à mes capacités et à comprendre que la transformation personnelle se produit lorsqu’on ose franchir un pas au-delà de ce qui est connu.
Si quelqu’un me demandait si je recommanderais cette expérience, je ne douterais pas une seconde. Non pas parce que tout est parfait, mais précisément parce que ce n’est pas le cas: parce que cela exige, interpelle, enseigne et construit. Parce que cela te place au centre d’un apprentissage réel, humain et partagé. Parce que cela t’oblige à t’ouvrir, à écouter, à t’adapter et à grandir. Et parce que, lorsque cela se termine, tu découvres que tu fais déjà partie de quelque chose de plus grand que toi en tant qu’être humain.
Aujourd’hui, trois mois après, je sais que je n’ai pas seulement participé à un volontariat : j’ai vécu un été qui a changé ma façon de voir la vie. Et si ce texte peut encourager quelqu’un d’autre à le vivre alors tout ce chemin continuera de s’étendre, comme le font les histoires qui méritent d’être racontées et les valeurs qui méritent d’être partagées :)
Projects uniques de volontariat pour les ados !
Solidarités Jeunesses est un Mouvement d'éducation populaire dont l'une des actions principales est le volontariat international. Nous sommes partenaires depuis 2022 du projet Decolonise !, coordonné par le Comité de Coordination du Service Volontaire International (CCSVI) et financé par l’Union européenne.
Le projet Jeunesse et Nature est un moyen pour Solidarités Jeunesses de sensibiliser les jeunes de 12 à 18 ans aux enjeux de la protection de la biodiversité, ainsi que de leur donner les moyens d'agir dans les lieux et territoires où notre association est présente.